Lors des travaux de déviation de la route de Chateau Thierry,
les entreprises travaillant aux abords ont découvert les restes de quelques soldats de la première guerre mondiale. Ces cadavres étaient portés disparus depuis tout ce temps.
Après quelques recherches Mme et M. de Pennart ont retrouvé un fait de guerre plus ou moins passé inapercu.Ils decidèrent de contacter l'association des " Autoroute de l'Espérance" gérée par M. De La Rochefoucauld afin d'ériger une croix en souvenir de ces hommes oubliés là depuis toutes ces années.
Récit du fait de guerre :
Cette fois, il ne s’agit plus d’attaquer, il s’agit d’arrêter la ruée ennemie, de tenir coûte que coûte.
Depuis la Marne, nul combat ne fut plus acharné que cette défense du ravin de la Crise, petite rivière au sud-ouest de Soissons. Ayant enlevé le Chemin des Dames et franchi l’Aisne, les allemands descendaient à grands pas vers le Sud.
Alertés, transportés en autos, débarqués au contact de l’ennemi, les zouaves ne l’attendent pas.
Ils marchent audacieusement à sa rencontre, décidés à lui interdire le passage de la Crise. Il faut lire dans le rapport officiel le récit de la soirée du 29 mai et de la journée du 30 mai : la marche des avant-gardes, la prise de contact, les reconnaissances dans la soirée, la nuit calme et, dès l’aube, l’ennemi, qui a pu profiter de l’ombre pour avancer artillerie et infanterie, commençant sur nos tranchées un tir violent d’obus de tous calibres. Puis l’attaque. Trois régiments allemands,appuyés par une artillerie formidable, attaquent le 8e Zouaves.
Les allemands employèrent là, d’une façon savante, leur tactique d’infiltration, de manœuvre sur les flancs et de feux intenses de mitrailleuses. Les renseignements arrivent d’heure en heure.Les pertes sont lourdes, mais, dit le capitaine Servais, « ne vous inquiétez pas, on tiendra ». L’artillerie n’a pas de munitions : 30 coups par pièce. Peu importe : avec les mitrailleuses et les fusils, on tiendra.
Malgré tous les efforts, l’infiltration ennemie se poursuit, les Boches fourmillent, il y en a partout. La 10e compagnie est encerclée. Depuis 10 h 30 jusqu’à 14 heures, elle mène un dur combat, corps à corps ; quand les hommes n’ont plus de munitions, ils se servent de leur poings et de leurs casques comme massues. Tous les officiers sont blessés ou tués. Il ne reste plus qu’un sergent et 12 hommes, dont 7 réussissent à regagner nos lignes en se frayant un chemin à travers les lignes ennemies. Les zouaves cèdent quelque peu par échelons, en manoeuvrant. Les 1er et 3e bataillons, en première ligne, sur un front de 4 kilomètres, combattent jusqu’à épuisement. Le 2e et la liaison du colonel contre-attaquent avec fureur. Tous tiennent, malgré la violence des bombardements et la mitraille des avions.
Et quand vint le soir, les allemands, qui croyaient avancer à grandes marches vers le Sud et l’Ouest, n’avaient, malgré leur énorme supériorité numérique, gagné que quelques centaines de mètres de terrain, et cela au prix des pertes les plus sanglantes.
Les zouaves étaient là.